Cérémonie d’ouverture des Journées chorégraphiques de Carthage du 11au 18 juin 2022
Dans la joie, le rideau s’est levé officiellement sur la 4e édition des Journées chorégraphiques de Carthage, en présence de nombreux artistes chorégraphes tunisiens et étrangers. Axée sur deux temps, la cérémonie d’ouverture a tenu toutes ses promesses.
Nombreux sont les passionnés de la danse qui ont été au rendez-vous, prenant part aux différents proposés par le comité d’organisation pour cette journée inaugurale. Placée sous le signe des retrouvailles après les temps difficile et l’espoir après une période délicate et de la créativité, l’ouverture a été une annonce joyeuse d’un combat gagné. Un combat contre une pandémie qui a ravagé le monde, brisé les esprits et les espoirs, plongeant l’humanité dans le doute.
Axé sur deux temps, l’ouverture a été une occasion pour que professionnels et amateurs et également grand public découvrent la nouvelle création chorégraphique de Radhouane Meddeb. « Nous serons tous dévorés par le feu » ainsi s’intitule cette œuvre où cet artiste-chorégraphe revisite à sa manière la mémoire de la Tunisie à travers la mémoire de ses femmes. S’ouvrant sur des projections, des visuels qu’a réalisé l’artiste Héla Ammar, qui rappellent le militantisme de nombreuses femmes tunisiennes dans différents domaines (médecine, éducation, art…) et qui mettent l’accent sur le rôle primordial qu’a joué et que joue encore la femme dans la société, le spectacle se veut un voyage entre hier et aujourd’hui guidé par les pas de la danseuse Malek Sebaï et rythmé par les notes tant douces et tantôt révoltées de Selim Arjoun. Tant d’histoires ont été révélées par ce corps enragé, chargé de souvenirs et qui dit long sans un mot…Un corps -témoin de ce qu’a vécu et vit la femme tunisienne, de son combat contre le patriarcat , la misogynie, le conservatisme… Icône de la transgression et de la résistance, dont la voix résonne encore, Habiba M’sika l’artiste et la femme qui a inspiré toute une génération et qui a marqué de son empreinte la scène artistique et l’histoire de la Tunisie apparaît semble également inspiré la nouvelle génération d’artistes parmi lesquels Radhouane Meddeb et Malek Sebaï qui finit dans cette création dévorée par le feu, le feu de la passion, le feu de la danse…
Le corps ne ment jamais…
En avant-goût de la cérémonie officielle de l’ouverture, le public a été convié à essayer le labyrinthe dont les galeries proposent des portraits des artistes qui ont contribué à l’évolution de la pratique chorégraphique en Tunisie. Des hommes et des femmes qui ont cru à leur rêve et ont milité pour que la danse ait sa place dans la société.
Devant un public nombreux qui a investi le Théâtre de l’Opéra, le directeur artistique de cette 4e édition, également danseur-chorégraphe Sélim Ben Safia a raconté sa belle aventure avec les Journées chorégraphiques de Carthage. Saluant la présence, les artistes chorégraphes qui l’ont soutenu, les partenaires du festival, les responsables du ministère des Affaires culturelles qui lui ont confié cette mission, l’artiste a rappelé en bref les chiffres de cette édition, mettant l’accent sur l’importance de ces rencontres dans la promotion de l’image de la Tunisie. Sélim Ben Safia a tenu également à remercier Meriem Guellouz, la directrice des trois précédentes éditions pour le travail colossal qu’elle a fait, dédiant le spectacle d’ouverture à Imed Haddad, l’un des cadres du département de la musique et de la danse qui vient de nous quitter et qui tout au long de sa carrière a soutenu de nombreux artistes.
Prenant la parole, Lassaâd Saïd, Chef cabinet de la ministre des Affaires culturelles, a souligné l’importance de la tenue de cette manifestation, saluant les efforts du comité d’organisation et annonçant officiellement le démarrage de cette 4e édition.
Ouverture officielle avec à l’affiche la nouvelle création de Imed Jemâa intitulée « Salam ». Produite par le Théâtre de l’Opéra, avec la participation des danseurs du Ballet de l’opéra de Tunis, cette création vient enrichir le répertoire à la fois du Pôle « Ballets et ARts chorégraphiques » et de l’artiste-chorégraphe Imed Jemâa connu pour avoir implanté plusieurs écoles et formations tout au long de sa carrière.
Sur la scène d’une reine coincée (ou en voyage) sur un bloc de glace dans une mer mouvementée et entourée d’autres blocs s’est ouverte cette création. Des tableaux en solo, d’autres collectifs ont permis aux spectateurs de comprendre de quoi il s’agit surtout avec ces effets sonores rappelant tantôt la tempête et tantôt d’autres l’état d’urgence.
Imed Jemâ et ses danseurs ont choisi de tirer la sonnette d’alarme pour sauver la planète, l’Humanité, pour essayer de tirer notre monde de l’obscurité…Agités, les corps de danseurs ne mentent jamais. Il faut les croire et les savoir écouter avant que ça soit trop tard, nous disent-ils sans prononcer aucun mot.
« Salam » qu’on peut traduire par « Paix » est un appel pour tenter de changer la situation…Chargée de messages, cette création programmée à l’ouverture se veut un salut à un artiste-chorégraphe, à Imed Jemâa, qui a combattu contre vents et marées pour que la danse ait sa place dans la société tunisienne.
Communiqué