Karim Benzema attaque Gérald Darmanin en diffamation

L’ancien attaquant des Bleus, Karim Benzema, a déposé plainte mardi pour diffamation contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui l’avait accusé d’entretenir des liens « notoires » avec les Frères musulmans, une organisation islamiste. Le joueur de 36 ans, qui évolue actuellement en Arabie saoudite, dénonce une « instrumentalisation politique » et une « atteinte à son honneur et à sa réputation ».

Les faits remontent au mois d’octobre, lorsque Karim Benzema avait publié un message de soutien aux habitants de Gaza, victimes de bombardements israéliens. Gérald Darmanin avait alors réagi en affirmant que le Ballon d’or 2022 était « en lien notoire avec les Frères musulmans », une organisation considérée comme terroriste par plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite, mais pas par la France.

Ces propos avaient suscité l’indignation de Karim Benzema et de son avocat, Hugues Vigier, qui avaient démenti tout lien avec les Frères musulmans et annoncé leur intention de porter plainte. C’est chose faite depuis mardi, auprès de la Cour de justice de la République (CJR), la seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Dans sa plainte de 92 pages, consultée par l’AFP et révélée par RTL, Karim Benzema se dit « victime d’une hypocrisie indécente » et d’une « fake news » de la part du ministre de l’Intérieur. Il affirme qu’il n’a « jamais eu la moindre relation avec cette organisation » et qu’il a « fait le choix de pratiquer son sport en Arabie saoudite où les Frères musulmans sont considérés comme terroristes ». Il ajoute que ses enfants ont été « accusés d’avoir un père terroriste » et qu’il a reçu des menaces à cause des accusations de Gérald Darmanin.

Le ministre de l’Intérieur, qui était en visite à La Réunion ce mercredi, a réagi brièvement à la plainte de Karim Benzema. « On va laisser la justice faire son travail », a-t-il déclaré, sans revenir sur ses propos. La CJR devra désormais examiner la recevabilité de la plainte et décider de l’ouverture ou non d’une enquête. La CJR est souvent critiquée pour sa lenteur, son manque d’indépendance et son indulgence envers les ministres. Depuis sa création en 1993, elle n’a jugé que sept affaires et n’a prononcé qu’une seule condamnation, celle de l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, en 2018.

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