Kaouther Ben Hania, la voix des sans voix
La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a reçu le César du meilleur film documentaire pour son œuvre Les Filles d’Olfa, qui raconte le destin tragique d’une mère dont les deux filles aînées ont rejoint Daech en Libye. Lors de la cérémonie, elle a prononcé un discours engagé et émouvant, dans lequel elle a rendu hommage à son équipe, à sa famille et à son pays.
Elle a également profité de cette tribune pour dénoncer les injustices et les violences qui frappent le monde, en particulier la situation dramatique à Gaza, où des enfants sont tués quotidiennement sous les bombes israéliennes. Elle a souligné le rôle du cinéma comme un moyen de changer notre regard sur la réalité et de révéler les abus commis par certains en toute impunité.
Elle a rappelé que c’est la première fois que nous assistons en direct, sur nos smartphones, à un massacre de masse, et que lorsque nous exprimons notre indignation, nous nous retrouvons sur le banc des accusés. Elle a appelé à mettre fin à cette situation intolérable et à faire respecter le droit international et les droits humains.
Kaouther Ben Hania est une cinéaste engagée, qui n’hésite pas à aborder des sujets sensibles et à donner la parole aux opprimés, aux marginalisés, aux invisibles. Ses films sont des témoignages forts et poignants, qui interrogent notre rapport à l’autre, à la différence, à la violence. Elle est l’une des figures les plus talentueuses et les plus audacieuses du cinéma tunisien et arabe contemporain.