Hammamet : De la rachima à la broderie

Hammamet a toujours été connue pour la finesse et la beauté de ses broderies.

Les étoffes allient délicatesse, imagination et créativité. Cet art est transmis de mère en fille. Chacune garde les secrets de l’art comme elle garde l’héritage des ancêtres, dans des tiroirs. La valeur de l’œuvre est associée à la précision et le savoir-faire de ces femmes artisanes.

Les broderies de Hammamet sont devenues tellement célèbres que les manuels de couture parlent de « point de Hammamet ».

Et il faut voir avec quelle dextérité et patience les mères hammamétoises transmettent-elles à leurs filles cet art admirable qu’elles ont elles-mêmes hérité de leurs parents.

Signe distinctif de raffinement et de luxe et symbole fort de l’identité et du patrimoine local, la broderie est toujours au goût du jour .

La variété des tissus, laine, soie, coton, lin, velours s’ajoute à la richesse des matériaux : fil d’or, fil d’argent plat, paillettes, cannetille, galons, galons, boutons, broderie, dentelle mécaniques ou faite à la main, rubans et rosaces entrent tous dans l’ornementation du costume féminin.

Le traçage des dessins, la broderie et l’ornementation des cols, des bouts des manches et des bordures inférieures des habits, sont exécutés par la «rachama»,la «tarraza» et la «harraja».

Il suffit de se munir de quelques fils et d’une aiguille, et de faire preuve d’un peu d’imagination !Hammamet est réputé par l’originalité et la diversité de ses costumes traditionnels, surtout féminins.

Ses costumes traditionnels sont tout simplement des œuvres d’art-Al keswa Kebira : c’est le costume confectionné par la futur mariée aidée par sa mère, ses sœurs et ses voisines et dure parfois des années.

Elle est brodée en soie et en or

-Le caftan : c’est la plus belle pièce du trousseau de la femme.

Elle est confectionnée de velours mauve aux broderies dorées, rehaussée d’une ceinture, au niveau de la taille, en velours mauve brodée également de fils dorés.

La mariée ajoute une chemise, dont la broderie surpasse celle ce Caftan et une coiffe de bonnet, Taajiya avec aigrette brodée.

La Jebba Matrouza ou robe brodée au fil d’or est la plus chère.

La Jebba Akri avec une moitié rouge et l’autre noire est portée par les femmes de Hammamet au deuxième jour du mariage.

Elle porte aussi une toque ronde toute dorée (Taaguiya) sur la tête et un foulard (Fouta Hrir) en soie pour ajuster la tunique au niveau de la taille.

-Le «kadroune» est un habit en laine à longues manches porté surtout en hiver

-Al Kamis et Seroual, tous deux confectionnés à partir d’un tissu blanc et brodé

-La «souriya» ou «kmijja» est une chemise qui s’agrémente de broderies au fil d’or

-La «farme­la» est un gilet généralement brodé-Le «mérioul fadhila» est un tricot fait en fils de coton ou de soie

-Le Tigar est porté par la mariée avec la coiffe locale dont il constitue le décor

-Edmak : chaussure brodée main, avec des fils de soie Les accessoires sont les compléments indispensables pour rehausser la beauté des costumes féminins à Hammamet.

En plus des coiffes richement décorées de broderie de soie, d’argent, de perles et d’or, les chaussures aux broderies adaptées, il y a les bijoux traditionnels qui persistent à travers les temps et les époques (romaine, byzantine, arabe, turque et andalouse) pour ajouter un peu plus d’éclat aux tenues et au charme de celles qui les portent et qui avaient pour noms « Skhabe » «khalkhal», «hjar», « Khajla » « tlila». «jlaïet»…

Bref , l’habit traditionnel de la femme hammametoise est connu par sa richesse et son authenticité.

Ces femmes hammamettoises sont les détentrices des savoir-faire traditionnels, illustration parfaite de la mémoire collective. Elles conservent, perpétuent et transmettent aux jeunes générations, un patrimoine culturel et identitaire.

Ce patrimoine immatériel trouve son expression dans la mémoire collective des populations.

Ainsi, tout effort de sauvegarde de l’artisanat traditionnel doit tendre essentiellement non pas à préserver les objets artisanaux, aussi beaux, précieux, rares ou importants soient-ils, mais à instaurer les conditions qui encouragent les artisanes et les artisans à continuer à produire des réalisations de toutes sortes, et à transmettre leurs compétences et leur savoir-faire aux autres, en particulier aux plus jeunes membres de leur propre communauté.

Ainsi le centre culturel international d’Hammamet, la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts, en collaboration avec l’Association « les ambassadrices de Hammamet » (Safirat) organise le 18 mai 2022 une journée à partir de 10h00 à Dr Sebastian pour célébrer les tenues et vêtements traditionnels puisés dans le patrimoine hammamettois avec la présentation des étapes de la confection de l’habit, du traçage du dessin, rchima, à la broderie, triza et enfin à la couture et tahrij.

Les artisanes auront l’occasion de parler de leur savoir faire et de leur transmission.

La clôture se fera par un défilé mettant en valeur les rituels du mariage traditionnel à Hammamet et les habits portés par la mariée.

communiqué

Partager
error: Content is protected !!