Gadeha, une Seconde Vie, un film émouvant et surprenant

L’Institut Français de Tunis (IFT) a projeté le film Gadeha, une seconde vie, en présence de l’équipe du film. Ce long-métrage a remporté le Golden Slipper au Zlin Film Festival, en République Tchèque, le Prix du Jury Nakheel au Toronto Arab Film Festival, au Canada, le prix du meilleur film à la 2ème édition de Jerusalem Arab Film Festival et le prix du meilleur scénario à la 12ème édition du Festival du film arabe de Malmö.

Le film « Gadeha » tourne autour de la thématique de l’enfance amputée comme décrit le réalisateur de l’œuvre Anis Lassoued. Une enfance difficile pour les deux enfants qui sont les protagonistes.

Nabil Aka Gadeha, joué par Yassine Tormsi, est un enfant en bonne santé issu d’une famille d’une classe défavorisée dont le père a quitté le pays… De l’autre côté, un autre enfant joué par Ahmed Zakaria Chiboub qui aurait pu avoir tout pour être heureux mais cette amputation est toujours présente…

Choix et casting :

La complicité de l’équipe de tournage semble être resté intact, en se rappelant des premiers rendez-vous, on entendait des éclats de rire.

Yassine Tormsi

Lors du casting, Yassine Tormsi devait accompagner son frère qui devait passer un test avec sa mère. Il avait à peine 12 ans. Tout le monde était surpris par le choix du réalisateur qui a préféré Yassine, venu comme accompagnateur, à son frère qui voulait décrocher le rôle.

Ahmed Zakaria Chiboub

Depuis son tout jeune âge, Zakaria Chiboub a pris des cours de théâtre. Il a été découvert par le réalisateur grâce à une vidéo mise en ligne sur Youtube. Le jeune comédien voulait depuis son jeune âge faire du cinéma et cette expérience a confirmé sa passion pour le 7ème art.

Une enfance amputée

Anis Lassoued dévoile un secret de polichinelle où la traite d’enfants est devenue monnaie. Il prend l’exemple des filles qui se trouvent à travailler comme femme de ménage alors qu’elles sont encore mineures. Certaines informations lèvent le voile sur le trafic d’organes où un rein pourrait être vendu à quarante mille dinars (40 000 dt).

Les parents et l’éducation

Gadeha est certes un film où les enfants acteurs sont plus nombreux que les acteurs adultes mais il s’adresse aux adultes.

Les acteurs :

Yassine Tormsi (12 ans)

Ahmed Zakaria Chiboub (12 ans)

Lilia Zaidi (7 ans)

Mohamed Margua (16 ans)

Ahmed Amri (15 ans)

« Une accumulation d’éléments d’une réalité chargée d’événements où l’enfant perd sa vie à cause des décisions des adultes« 

Anis Lassoued

En mettant en scène deux familles de deux classes sociales différentes le réalisateur a souhaité mettre en avant un « crime aux gants de velours… Une société qui se greffe l’une sur l’autre où les faiblesses sont exploitées pour servir certains intérêts « .

Encore une fois, le terme amputation a été évoqué par le réalisateur qui explique que Gadeha fait face à deux choix, vivre avec une amputation ou résister pour se suicider d’où la révolte des enfants à la fin sur les parents qui imposent une éducation avec les coups (Borkana vs Gadeha) et une éducation avec un trop plein d’amour…

Tournage :

Yassine Tormsi a tourné durant 60 jours loin de sa famille mais accompagné par un proche, sans compter les jours de répétitions. Ahmed Zakaria Chiboub a aussi passé de longues heures de répétitions et de tournage et ce dans le but de trouver la bonne séquence et le bon éclairage. Ces enfants ont montré leur passion pour le cinéma et surtout leur bonne volonté durant les huit semaines de tournage explique Lassoued qui rappelle que ce n’est pas facile de tourner avec les enfants.

Durant le tournage, Anis Lassoued surprend intentionnellement ses acteurs pour capturer des réactions proches de la réalité.

Dès le début du film, le spectateur se sent impliqué dans l’histoire. Encore une manière du réalisateur qui a coécrit le scénario avec Chema Ben Chaabane de pousser la curiosité du spectateur qui comprend progressivement ce qui se passe… A croire que le film est raconté par Gadeha…