Le Circuit Saint Augustin, un parcours pour la tolérance et le vivre-ensemble

L’Institut Français de Tunis et l’Association Tunisienne de Soutien des Minorités (ATSM) ont organisé une projection débat (ID’BA) autour de l’histoire de la diversité religieuse du Nord-ouest tunisien.

Yamina Thabet, présidente de l’ATSM, a été présente en tant que modératrice avec les invités du débat qui sont Me Bouchra Belhaj Hamida, le professeur Alphonso Campisi, Père Silvio Moreno, le journaliste et écrivain Hatem Bourial et Professeur Emna Jablaoui.

Le documentaire a pris le parcours du Saint Augustin qui a arpenté le pays et a laissé une trace indélébile dans l’histoire de la Tunisie.

A Testour, Juifs et Musulmans ont cohabité ensemble.

Hatem Bourial a présenté une mosquée avec une typologie andalouse où se trouvent des étoiles de David tout autour de son minaret et des tuiles espagnoles.

La communauté juive était aussi présente entre Testour et Medjez El-Beb. L’histoire de Rebbi Fradj Chaout fait partie de l’histoire de la région.

Selon la légende, Rebbi Fradj Chaout avait prédit son décès, 24 heures à l’avance, et avait demandé à son secrétaire de placer son corps, après sa mort, sur une jument, et là où le quadrupède s’arrêtera de marcher, Rebbi Fradj Chaout sera enterré. Le lieu de l’enterrement de Rebbi Chaout est devenu un lieu de pèlerinage pour la communauté juive.

La synagogue de Testour a été complètement rénovée. Ce lieu de culte pourrait être un circuit touristique à découvrir dans un coin entouré par la nature.

Dans ce documentaire, on découvre des mythes et des habitudes inconnues du grand public comme Lella Moukhoula dont les rituels sont tous les ans perpétrés.

  • La synagogue de la Ghriba

On connaît tous la synagogue de la Ghriba à Djerba mais la synagogue du Kef est moins populaire.

Des synagogues en Tunisie et en Algérie (Anneba) portent ce nom « Ghriba ». En 1984, le dernier tunisien de confession juive a quitté le Kef et avait donné les clefs de ce lieu saint au représentant de la préservation du patrimoine qui l’a transformé en un musée.

  • Ghriba, pourquoi cette appellation ?

Le journaliste et écrivain Hatem Bourial explique que plusieurs synagogues ont l’appellation de la Ghriba en Tunisie et en Algérie.

«Ghriba» est une femme étrangère qui n’a pas été accueillie par la communauté. Le lendemain de ce rejet, elle a disparu. Le mythe de cette femme oscille entre la sacralité (de sa disparition) et le fait qu’il s’agit d’une étrangère.

  • Le Saint Sidi Mehrez

Dans la pensée populaire, le saint Sidi Mehrez a toujours été présent pour protéger le pays. Ce saint est même reconnu par la communauté juive parce qu’il avait autorisé cette communauté à vivre avec les Musulmans. Encore un signe de coexistence.

Cependant, Sidi Mehrez est connu pour avoir chassé les chiites, rappelle la professeure universitaire de la civilisation arabo-musulmane à l’université de la Manouba qui compare la Tunisie à un mille-feuille qui valse entre la tolérance et l’intolérance.

Le documentaire met en évidence l’histoire de la Tunisie qui a toujours accepté l’autre sans chercher les différences qui les séparent. Cette coexistence est une richesse qui a apporté une belle histoire qui fait aujourd’hui partie de notre patrimoine comme les villas troglodytes ornées de mosaïque. Ces villas ont une base souterraine pour permettre de s’abriter de la chaleur de l’été.

Ce court-métrage est un support pour découvrir une partie de la Tunisie et une partie de son histoire.

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