Sixième colloque Derja pour que la langue tunisienne devienne langue officielle

L’Association Derja a organisé son sixième colloque à l’occasion de la Journée Internationale de la langue maternelle sous le thème de la « langue tunisienne, langue officielle » à la Cité de la Culture.

  • Mot de présentation du président de l’Association Derja

Le président de l’Association, Ramzi Cherif, a ouvert ce colloque en mettant l’accent sur l’importance de la langue maternelle, Derja, qui facilite l’apprentissage des enfants dans les écoles. Une langue qu’on parle dès notre jeune âge et qu’on doit changer dès les premières années d’école.

Ramzi Cherif a donné des exemples de grands écrivains comme William Shakespeare qui a introduit l’anglais comme langue officielle devenant au fil des années l’une des langues les plus parlées dans le monde.

  • Intervention de Mme Fadhila Laouani

Mme Fadhila Laouani, professeur de lettre et de littérature à l’université de la Manouba et présidente de l’association de la préservation de l’école publique a pris la parole lors de ce colloque pour énumérer la richesse de la langue maternelle mettant en évidence les résultats d’une étude menée depuis des années sur la promotion du dialecte tunisien.

Fadhila Laouani

Histoire de dialecte

Il faut savoir que le « dialecte tunisien » n’était ni utilisé par les Beys ni par les officiels. La langue officielle, à l’époque, était le turc.

Plus tard, au temps du protectorat, le Français est devenu la langue officielle du pays. Durant cette période, le colon français ne voulait pas instruire les Tunisiens, il fallait juste leur permettre de communiquer.

Le rôle de la radio

Le livre « بورقيبة المستمع الاكبر » de l’ancien directeur de la radio tunisienne, Abdelaziz Kacem, a été évoqué dans ce colloque où le rôle de la radio était primordial dans la propagation de l’arabe littéraire auprès de la populace. Grâce à un outil de communication de masse (la radio), l’arabe littéraire est devenu plus accessible.

Il faut savoir que les histoires d’Abdelaziz Aroui restent dans les mémoires et ce grâce à la diction choix par l’orateur qui a été encouragé à l’époque par le président Bourguiba comme cité dans le livre susmentionné.

Derja, une langue vivante

Des exemples de mots français transformés en derja reflète l’accessibilité et la facilité de rendre un mot étranger en un mot tunisien. Ce procédé en linguistique s’appelle « le borrowing », un procédé utilisé dans toutes les langues du monde.

Prenons quelques exemples :

  • Foulard devient Foulara
  • Sous tache devient stouch
  • Flous vient du grec
  • Ommi Tango (appel à la pluie au temps des carthaginois)
  • Damous en latin Damos qui veut dire maison
  • Lablebi veut dire pois chiche en turc
  • Zouz a une origine berbère

Plusieurs écrivains tunisiens ont rencontré un grand succès en publiant leurs livres en langue maternelle, derja. Parmi les romancières les plus connue figure le nom de Faten Fazaa.

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