Les épidémies qui menacent le monde en 2024

Après une année 2023 marquée par la pandémie de Covid-19, quels sont les autres dangers sanitaires qui guettent l’humanité en 2024 ?

Des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertent sur la nécessité de se préparer aux épidémies futures, qui pourraient être plus mortelles et plus difficiles à contrôler. Voici un aperçu des maladies infectieuses qui pourraient faire la une de l’actualité cette année.

Le variant JN.1 du coronavirus

Il s’agit du dernier-né des variants du coronavirus, qui a été détecté pour la première fois au Japon en novembre 2023. Il a été classé comme « variant d’intérêt » par l’OMS début décembre 2023, en raison de sa capacité à se propager plus rapidement et à échapper à l’immunité conférée par l’infection ou la vaccination.

Selon l’OMS, le risque posé par ce variant est actuellement « faible », mais il pourrait augmenter si le virus continue à muter. Il n’a pas été constaté que ce variant entraîne des symptômes plus graves que les variants précédents, mais il pourrait compromettre l’efficacité des vaccins existants.

Le professeur Peter Openshaw, de l’Imperial College London, a déclaré à ce sujet : « C’est un virus étonnamment trompeur, qui rend les gens parfois très malades et entraîne parfois un Covid de longue durée. L’immunité diminue avec le temps, et pour beaucoup, il s’est écoulé plus d’un an depuis qu’ils ont reçu leur dernière dose de rappel. Plus le virus mute, moins les anticorps sont efficaces pour le combattre. Le virus qui se propage maintenant est très différent du virus que nous avons vu en 2020. Le nouveau virus est beaucoup mieux à se transmettre d’une personne à l’autre. Il est aussi beaucoup mieux à échapper à l’immunité actuelle de l’infection et de la vaccination. »

La variole des singes

Cette maladie, causée par un virus proche de celui de la variole humaine, a connu une résurgence en 2023, avec des cas signalés dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Elle se transmet par contact direct avec des animaux infectés, notamment des singes, des rongeurs et des écureuils, ou avec des personnes infectées.

Les symptômes de la variole des singes sont similaires à ceux de la variole humaine, avec de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et des éruptions cutanées. La maladie peut être mortelle dans 10 % des cas, selon l’OMS.

Il existe deux types de virus de la variole des singes : le clade 1 et le clade 2. Le clade 1 est plus virulent et a été détecté principalement en Afrique centrale et de l’Ouest. Le clade 2 est plus modéré et a été détecté principalement en Asie et en Europe.

La docteure Maria Van Kerkhove, experte en maladies infectieuses à l’OMS, a exprimé sa préoccupation face à l’expansion du clade 1 vers d’autres pays, en raison du manque de surveillance et de prévention de la maladie.

« Nous sommes préoccupés par l’expansion du clade 1 vers d’autres pays, face au déclin de l’intérêt pour la variole à l’heure actuelle. Il faut renforcer la surveillance, la détection précoce, le diagnostic, le traitement et la vaccination des personnes exposées. Il faut aussi sensibiliser les populations à éviter le contact avec les animaux sauvages susceptibles d’être infectés. »

La dengue

Cette maladie, transmise par les moustiques du genre Aedes, est endémique dans les régions tropicales et subtropicales du monde. Elle provoque de la fièvre, des maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires, des nausées, des vomissements et une éruption cutanée. Dans certains cas, elle peut entraîner une forme sévère, appelée dengue hémorragique, qui peut être fatale.

En 2023, des cas de dengue ont été détectés dans des pays européens, comme la France, l’Italie et Chypre, où la maladie n’était pas habituellement présente. Les scientifiques attribuent cette émergence au changement climatique, qui favorise la prolifération des moustiques vecteurs de la maladie.

La docteure Maria Van Kerkhove a commenté : « Ce n’est pas un risque théorique dans le futur. Cela se produit maintenant, et il faut y remédier immédiatement. Il faut renforcer la lutte antivectorielle, c’est-à-dire l’élimination des gîtes larvaires des moustiques, l’utilisation de répulsifs et de moustiquaires, et la surveillance des cas de dengue. Il faut aussi accélérer le développement de vaccins efficaces et sûrs contre la dengue. »

La rougeole

Cette maladie, causée par un virus très contagieux, se manifeste par de la fièvre, une toux, une conjonctivite, une inflammation de la gorge et une éruption cutanée. Elle peut entraîner des complications graves, comme une pneumonie, une encéphalite ou la mort.

La rougeole peut être prévenue par la vaccination, qui est recommandée par l’OMS pour tous les enfants. Cependant, la couverture vaccinale a baissé dans de nombreux pays européens depuis 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, mais aussi de la méfiance envers les vaccins.

En conséquence, les cas de rougeole ont explosé en Europe en 2022, avec plus de 30 000 cas signalés entre janvier et octobre 2023, soit une augmentation de plus de 3000 % par rapport à l’année 2022, où il n’y avait eu que 941 cas.

Le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a déclaré : « C’est préoccupant. La rougeole est une maladie grave qui peut être évitée. Il faut prendre des mesures urgentes pour arrêter la propagation de la maladie et protéger les enfants. Il faut restaurer la confiance dans les vaccins et rattraper les retards de vaccination. »

Ces quatre maladies ne sont pas les seules à menacer le monde en 2024, mais elles illustrent la nécessité de rester vigilant et de se préparer aux épidémies futures. Comme le dit le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS : « La pandémie de Covid-19 nous a appris que personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité. Nous devons agir ensemble pour protéger la santé de tous. »

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