Meta renforce la protection des adolescents sur Facebook et Instagram
La société Meta Platforms, anciennement connue sous le nom de Facebook, a annoncé mardi qu’elle allait imposer davantage de protections sur le contenu que les adolescents peuvent voir sur ses deux principales applications, Facebook et Instagram, face aux critiques des autorités de régulation du monde entier.
Des restrictions plus strictes sur le contrôle du contenu
Selon un post publié sur son site officiel, Meta va imposer aux utilisateurs âgés de 13 à 18 ans des restrictions plus strictes sur le contrôle du contenu sur Facebook et Instagram, en leur permettant de choisir entre trois niveaux de sensibilité: faible, moyen et élevé.
Le niveau faible affichera le contenu le plus adapté à la tranche d’âge, le niveau moyen affichera le contenu standard, et le niveau élevé affichera le contenu le plus susceptible de choquer ou de déranger.
Meta va également limiter les termes de recherche supplémentaires sur l’application Instagram pour les images, en bloquant l’accès aux mots-clés liés au contenu sensible, tel que le suicide, l’automutilation et les troubles alimentaires.
Ces mesures, qui doivent être mises en œuvre dans les prochaines semaines, visent à « aider les adolescents à explorer leurs intérêts tout en les protégeant des contenus potentiellement nocifs », a déclaré Meta.
Une réponse aux pressions des autorités de régulation
L’annonce de Meta intervient alors que la société fait face à des pressions croissantes aux États-Unis et en Europe en raison d’allégations selon lesquelles ses applications provoquent une dépendance, nuisent à la santé mentale des jeunes et favorisent la désinformation et la haine.
En octobre, les procureurs généraux de 33 États américains ont intenté des poursuites contre la société, affirmant qu’elle avait trompé à plusieurs reprises les utilisateurs sur les risques de ses plateformes.
De son côté, la Commission européenne a demandé des informations sur les mesures prises par Meta pour protéger les enfants du contenu illégal et nuisible, et a menacé de lui imposer des amendes en cas de non-respect des règles de protection des données.
Les pressions des autorités de régulation sont intervenues après le témoignage choc d’une ancienne employée de Meta, Frances Haugen, devant le Sénat américain, qui a accusé la société d’être consciente du harcèlement et des autres dommages auxquels les adolescents sont confrontés sur ses plateformes, mais de s’être abstenue de prendre des mesures pour faire face à ces problèmes.
Haugen a également révélé des documents internes, baptisés les « Facebook Papers », qui montrent que la société privilégie ses profits au détriment du bien-être de ses utilisateurs.
Une stratégie de communication controversée
La décision de Meta de renforcer la protection des adolescents sur Facebook et Instagram fait partie d’une stratégie de communication visant à redorer son image et à regagner la confiance du public.
En octobre, la société a annoncé qu’elle changeait son nom en Meta Platforms, afin de se concentrer sur le développement du « méta-univers », un espace virtuel où les utilisateurs peuvent interagir avec des avatars et des objets en 3D.
La société a également lancé une campagne publicitaire intitulée « Nous sommes Meta », dans laquelle elle met en avant ses initiatives en matière de responsabilité sociale, d’innovation technologique et de diversité.
Toutefois, ces efforts de communication ont été accueillis avec scepticisme et moquerie par de nombreux observateurs, qui estiment que la société tente de détourner l’attention de ses problèmes réels et de se soustraire à ses responsabilités.