La guerre à Gaza, une menace pour le climat

La guerre que mène Israël contre la bande de Gaza depuis plus de trois mois n’a pas seulement causé des milliers de morts, de blessés, d’orphelins et de déplacés, ainsi que des destructions massives des infrastructures et de l’environnement, mais elle a aussi un impact considérable sur le réchauffement climatique, selon une étude inédite.

Une empreinte carbone colossale

L’étude, menée par des chercheurs du Royaume-Uni et des États-Unis, et partagée exclusivement avec le journal britannique « The Guardian », estime que les émissions de gaz à effet de serre résultant des deux premiers mois de la guerre à Gaza sont supérieures à celles produites par 20 pays parmi les plus vulnérables au changement climatique en un an.

Selon les auteurs, 99% des 281 000 tonnes métriques de dioxyde de carbone (CO2) ont été émises au cours des 60 premiers jours après le début de l’offensive israélienne, le 7 octobre 2023, à la suite des bombardements aériens et de l’invasion terrestre de Gaza. Ce chiffre équivaut à la combustion d’au moins 150 000 tonnes de charbon.

L’étude prend en compte le CO2 résultant des opérations menées par les avions, les chars, le carburant des autres véhicules, ainsi que les émissions résultant de la fabrication et de l’explosion des bombes, de l’artillerie et des roquettes. Elle n’inclut pas les autres gaz à effet de serre, tels que le méthane, qui pourraient augmenter davantage le bilan carbone du conflit.

L’étude souligne également que près de la moitié du total des émissions de CO2 étaient dues aux avions de transport américains qui acheminaient les fournitures militaires vers Israël, principal allié des États-Unis dans la région.

Une urgence climatique ignorée

Les données fournies par l’étude sont les premières à mesurer le coût climatique du conflit actuel à Gaza, qui a fait plus de 23 000 victimes palestiniennes, sans compter les dommages irréversibles infligés à l’écosystème et à la biodiversité de la région.

Ces données interviennent alors que les appels se multiplient pour une plus grande transparence et responsabilité sur les émissions de gaz à effet de serre militaires, qui jouent un rôle majeur dans la crise climatique, mais qui restent largement secrètes et ignorées dans les négociations annuelles des Nations Unies sur l’action climatique.

Les chercheurs espèrent que leur étude contribuera à sensibiliser l’opinion publique et les décideurs politiques sur les conséquences désastreuses de la guerre à Gaza, non seulement sur le plan humanitaire, mais aussi sur le plan environnemental, et à renforcer la pression internationale pour mettre fin à ce conflit sanglant et injuste.

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