Neuralink : le premier humain implanté se rétablit bien, selon Elon Musk

Le dimanche 28 janvier 2024, un événement historique a eu lieu dans le domaine de la neurotechnologie : le premier patient humain a reçu une puce cérébrale produite par Neuralink, la start-up fondée par le milliardaire américain Elon Musk. Selon un tweet de ce dernier, le patient se rétablit bien et les premiers résultats montrent une détection prometteuse des pointes neuronales, c’est-à-dire des signaux électriques émis par les cellules nerveuses.

La puce Neuralink, baptisée « Télépathie » par Musk, vise à créer une interface directe entre le cerveau et les appareils numériques, en utilisant de minuscules fils flexibles qui peuvent stimuler et enregistrer l’activité de milliers de neurones. L’objectif à long terme de la société est de permettre aux humains de fusionner avec l’intelligence artificielle et de dépasser les limites biologiques.

Les premiers utilisateurs de la puce seront les personnes atteintes de tétraplégie, qui ont perdu la capacité d’utiliser leurs membres à cause d’une lésion de la moelle épinière ou d’une maladie neurodégénérative. La puce leur permettra de contrôler leur téléphone, leur ordinateur, ou tout autre appareil, simplement en pensant. Musk a donné l’exemple du célèbre physicien Stephen Hawking, qui souffrait de la maladie de Charcot et qui communiquait à l’aide d’un synthétiseur vocal. « Imaginez si Stephen Hawking pouvait communiquer plus vite qu’un dactylographe ou un commissaire-priseur. C’est l’objectif », a-t-il écrit sur la plateforme « X », anciennement connue sous le nom de Twitter.

Neuralink a obtenu l’année dernière l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, pour réaliser son premier essai clinique sur des humains. La société n’a pas révélé l’identité ni le lieu du patient implanté, ni les détails de la procédure chirurgicale. Elle a simplement indiqué sur son site web que l’implantation se fait sous anesthésie générale et qu’elle nécessite une petite incision dans le crâne.

La société fait face à des défis techniques, éthiques et réglementaires, qui suscitent à la fois de l’enthousiasme et de la méfiance dans la communauté scientifique et le grand public. Certains experts s’inquiètent des risques potentiels de la puce, tels que les infections, les réactions immunitaires, les dommages cérébraux, ou les atteintes à la vie privée. Quatre législateurs américains ont demandé en novembre dernier à la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité de régulation des marchés financiers, d’enquêter sur la question de savoir si Musk avait induit les investisseurs en erreur quant à la sécurité de sa technologie, après que des rapports vétérinaires aient révélé des complications dans les implantations de la puce chez des singes, dont la paralysie et le gonflement du cerveau. Neuralink a également été sanctionnée ce mois-ci par le ministère américain des Transports pour avoir violé les règles de transport de matières dangereuses.

Malgré ces obstacles, Neuralink affiche une ambition démesurée et une croissance rapide. La société, qui a été fondée en 2016, compte aujourd’hui plus de 200 employés et a levé plus de 300 millions de dollars de financement. Sa valeur a été estimée à environ 5 milliards de dollars en juin dernier. Neuralink prévoit de recruter davantage de patients pour ses essais cliniques et de développer des applications plus avancées de sa puce, comme la restauration de la vision, de l’audition, ou de la parole, ou encore l’amélioration des capacités cognitives, mnésiques, ou émotionnelles. Neuralink se positionne ainsi comme un acteur majeur de la révolution neurotechnologique, qui pourrait changer radicalement la façon dont nous interagissons avec le monde et avec nous-mêmes.

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