L’appel à la paix de Ghali dérange

Le rappeur tuniso-italien Ghali a fait sensation lors de la finale du 74ème Festival de la chanson italienne de Sanremo, le 17 février 2024, en interprétant son titre « Casa Mia », dans lequel il a évoqué le conflit israélo-palestinien et a lancé « Stop au génocide« .


Cette prise de position a suscité la colère de l’ambassadeur d’Israël en Italie, Dror Eydar, qui a dénoncé sur Twitter une « instrumentalisation » de la scène du festival pour « répandre la haine et les provocations de manière superficielle et irresponsable ». Il a également accusé Ghali de « mentir » et de « déformer la réalité » sur la situation à Gaza.


En revanche, plusieurs personnalités politiques, ainsi que la Rai, la télévision publique italienne qui diffuse le festival, ont apporté leur soutien au rappeur de 30 ans, saluant son courage et sa liberté d’expression. Parmi eux, le ministre de la Culture, Dario Franceschini, qui a affirmé que « Sanremo est un lieu de musique, mais aussi de débat et de confrontation sur les grands thèmes de l’actualité ».


Invité de l’émission « Domenica In » le lendemain de sa prestation, Ghali a répondu à l’ambassadeur d’Israël en exprimant sa déception et sa perplexité. « Il me critique ? Le fait qu’il parle ainsi n’est pas normal. Je ne sais pas quoi répondre, cela me déplaît beaucoup qu’il ait réagi comme ça », a-t-il déclaré. Il a également expliqué que sa chanson était inspirée de son vécu et de son engagement pour la paix. « J’écris mes chansons depuis l’âge de 13 ou 14 ans, j’ai toujours parlé de ce qui se passe. Je n’ai pas commencé le 7 octobre. (…) Les gens ont l’impression de risquer quelque chose s’ils disent ‘vive la paix' ».

Dans « Casa Mia », Ghali raconte sa vie en Italie, son attachement à ses racines tunisiennes et son regard sur le monde. Il y dénonce notamment les violences et les injustices qui frappent les populations civiles dans les zones de conflit, comme à Gaza. « Mais comment pouvez-vous dire que tout est normal ici ? Pour tracer des frontières avec des lignes imaginaires, vous bombardez un hôpital pour un bout de terre ou de pain. Il n’y a jamais de paix », chante-t-il.

Ghali, de son vrai nom Ghali Amdouni, est né à Milan en 1993, de parents tunisiens. Il a grandi dans le quartier populaire de Baggio, où il a commencé à rapper avec son groupe Troupe D’Elite. Il s’est fait connaître du grand public en 2017 avec son premier album solo « Album », qui a connu un succès phénoménal en Italie.

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