La Vierge du chancelier Rolin : Un trésor flamand révélé au Louvre

À l’occasion de la restauration du chef-d’œuvre de Jan van Eyck, « La Vierge du chancelier Rolin », le Musée du Louvre offre aux amateurs d’art et aux historiens une occasion inédite de redécouvrir l’un des trésors de la peinture flamande. Du 20 mars au 17 juin 2024, la salle de la Chapelle, située au premier étage du palais, se transforme en un sanctuaire dédié à l’œuvre de Van Eyck, avec une exposition sans précédent de soixante pièces, permettant une immersion profonde dans l’univers de l’artiste.

L’exposition, orchestrée autour de la pièce maîtresse qu’est « La Vierge du chancelier Rolin », invite à contempler la finesse et la complexité de l’art de Van Eyck. La restauration a révélé des détails jusqu’alors méconnus, comme le faux marbre peint au revers du panneau, témoignant de la dualité de l’œuvre, à la fois objet de dévotion et monument funéraire.

La figure de Nicolas Rolin, représentée à genoux devant la Vierge, est d’une monumentalité et d’un réalisme saisissants. Van Eyck, dans un geste audacieux pour l’époque, a placé le chancelier à égalité avec la figure divine, sans intercesseur, soulignant ainsi la fonction épitaphique de l’œuvre. Cette audace est renforcée par l’architecture hybride du décor, mêlant palais et église, et par la suppression du dais vert, rapprochant davantage les figures divines du commanditaire.

L’exposition est aussi l’occasion de comprendre les tenants et aboutissants de la création de Van Eyck. Les visiteurs pourront explorer les symboles polysémiques disséminés par l’artiste, tels que les lapins de pierre écrasés, emblème de la luxure vaincue, ou encore les lys et paons dans le jardin clos, évoquant respectivement la pureté mariale et l’immortalité.

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