Hasna El Becharia, la voix du désert qui a conquis le monde s’est éteinte

La scène musicale algérienne et les amateurs de musique du monde entier sont en deuil après l’annonce du décès de Hasna El Becharia, la légendaire musicienne du diwan saharien, à l’âge de 74 ans. Hasna, connue pour être la seule femme à maîtriser le guembri, un instrument traditionnellement réservé aux hommes, a laissé une empreinte indélébile sur la musique africaine et le rock.

Née à Béchar en 1954, Hasna Hasni, mieux connue sous son nom de scène Hasna El Becharia, a puisé dans ses racines pour forger une identité artistique unique. Son premier album, sorti en 1999 à Paris où elle a résidé pendant huit ans, a été le début d’une carrière remarquable qui a vu sa musique traverser les frontières.

Sa chanson emblématique « L’Algérie, un joyau », sortie en 2009, a capturé l’essence de son amour pour son pays natal et a résonné avec des auditeurs du monde entier. Elle a non seulement popularisé l’art du diwan saharien, mais elle a également été une pionnière, brisant les barrières de genre dans un domaine dominé par les hommes.

Le documentaire « La chanteuse de rock saharien » témoigne de son parcours exceptionnel, de ses débuts à ses tournées internationales, où elle a partagé la scène avec des musiciens de renom. Sa musique, un mélange de rythmes Gnawa et de vibrations rock, a séduit un public diversifié, établissant Hasna comme une figure de proue de la musique mondiale.

Fille d’un « maître » d’un groupe de Gnawa et petite-fille d’un musicien, Hasna a été bercée par la musique depuis son enfance. Son talent pour le guembri, un instrument à trois cordes, a été une révélation, lui permettant de s’exprimer dans un langage musical qui transcende les cultures.

Le dernier grand concert de Hasna à Paris en février et sa participation au festival Arabesques à Montpellier avec son groupe composé uniquement de femmes resteront gravés dans les mémoires comme le témoignage de sa passion et de son engagement envers la musique.

Hasna El Becharia restera dans les annales comme une artiste qui a non seulement chanté mais aussi vécu ses convictions, transformant chaque performance en un acte de résistance culturelle et d’émancipation. Son héritage continuera d’inspirer et de résonner à travers les générations futures.

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