Comment améliorer sa mémoire grâce à l’oubli?
L’oubli est souvent perçu comme un ennemi de la mémoire, mais il pourrait en fait être son allié. C’est ce que suggère une étude récente, qui montre que l’oubli est un processus actif et adaptatif du cerveau, qui permet de mettre à jour et de renforcer les souvenirs.
L’oubli, une fonction adaptative du cerveau
Selon les chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans la revue Cell Reports, l’oubli n’est pas seulement un défaut de la fonction de la mémoire, lié à des maladies ou au vieillissement, mais aussi une fonction adaptative du cerveau, qui contribue à l’apprentissage et à la mise à jour de la mémoire.
En effet, l’oubli permet de faire de la place pour de nouvelles informations, en dégradant ou en effaçant les souvenirs anciens ou inutiles. Il permet aussi de réduire les interférences entre les souvenirs similaires, en favorisant les plus pertinents ou les plus récents. Il permet enfin de moduler l’émotion associée aux souvenirs, en atténuant les sentiments négatifs ou en renforçant les positifs.
L’oubli serait donc un mécanisme de flexibilité du cerveau, qui ajuste la fonction des traces de mémoire spécifiques, afin de favoriser le comportement adaptatif. Autrement dit, le cerveau fait parfois un peu d’oubli stratégique, pour apprendre davantage.
Comment optimiser sa mémoire grâce à l’oubli
Si l’oubli est bénéfique pour la mémoire, comment en tirer parti pour optimiser son apprentissage ? Les chercheurs donnent quelques conseils, basés sur les données scientifiques.
Tout d’abord, il faut savoir que la mémoire n’est pas statique, mais dynamique. On ne peut pas apprendre quelque chose une fois pour toutes, et espérer le garder en mémoire indéfiniment. Il faut réactiver régulièrement les souvenirs, en les révisant ou en les rappelant, pour les consolider et les renforcer.
Ensuite, il faut varier les modalités et les contextes d’apprentissage, pour favoriser la généralisation et la transférabilité des connaissances. Par exemple, on peut alterner les supports (livres, vidéos, podcasts…), les lieux (bibliothèque, salon, parc…), les moments (matin, après-midi, soir…), les types d’exercices (lecture, écriture, écoute…).
Enfin, il faut espacer les séances d’apprentissage, pour bénéficier de l’effet de la pratique distribuée. Il vaut mieux répartir son étude sur plusieurs jours ou semaines, plutôt que de la concentrer sur une seule session. Ainsi, on augmente le taux de rétention à long terme, et on facilite la récupération des souvenirs.
En résumé, l’oubli n’est pas un obstacle à la mémoire, mais un outil pour l’améliorer. En comprenant son fonctionnement, et en adoptant les bonnes stratégies, on peut optimiser son apprentissage et sa performance.