Festival de la Chanson Tunisienne : soirée d’ouverture
La 22ème édition du Festival de la Chanson tunisienne (FCT) s’est ouverte jeudi soir à la grande salle de Théâtre de l’Opéra à la Cité de la Culture de Tunis où les drapeaux de Palestine et de la Tunisie rendaient aux lieux un charme exceptionnel pour une édition spéciale dédiée à la cause d’un peuple qui continue de résister et de se battre face à un génocide incessant depuis plusieurs mois.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée du côté officiel en présence de Moncef Boukthir, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chargé des affaires culturelles par intérim, d’un bon nombre de représentants du corps diplomatique accrédités en Tunisie, d’artistes, d’hommes de culture et de médias.
Diffusée en direct sur la chaîne de la télévision tunisienne, la soirée a été ouverte par l’hymne national et celui de la Palestine joués par l’Orchestre National de la baguette du jeune maestro Youssef Belhani.
Des extraits son-vidéos des participants à cette édition ont été présentées donnant à écouter le message de chacun pour la Palestine à travers ses propres mots et dans les paroles des œuvres à interpréter durant le festival qui se poursuit jusqu’au 16 mars.
Animée par Hatem Ben Amara, la soirée a démarré avec la toute fraiche chanson du duo Lotfi Bouchnak et Samara réunis dans « Liman Yahomouhou El Amr » qui a été diffusée sur grand écran, et qui a fait vibrer toute la salle sous les acclamations. Monté sur scène Lotfi Bouchank a tenu à mentionner que cette collaboration avec Samara classé plutôt dans le registre RAP émane de sa conviction que cette musique alternative peut être porteuse d’un message tant qu’elle émane du cœur. A son tour Samara a fait part de sa fierté de cette collaboration avec Lotfi Bouchnak ajoutant « La Palestine nous a uni et j’en suis fier ».
Sur scène, une fine fleur d’artistes tunisiens est montée tout à tour durant cette soirée pour interpréter des chansons palestiniennes connues mais aussi du patrimoine tunisien autour de la patrie et du patriotisme. Le topo a été donné des voix envoutantes de Meherzia Touil qui a agréablement interprété du répertoire tunisien « Beni Watani » de la diva Oulaya et de Rana Zarrouk qui a touché les cœurs avec la célèbre mélodie «Zahrat El Madayin » de Fairouz.
Avec des images qui défilent tout au long de la soirée sur le vécu des palestiniens depuis le 7 octobre 2023 et dans une ambiance où toutes les pensées étaient avec ce peuple meurtri depuis des mois, le rythme du chant révolutionnaire et de la musique est monté crescendo avec Asma Ben Ahmed dans la plus belle mélodie de Julia Botros, « Ghabet chams el haq » dans un arrangement de Mehdi Mouelhi au piano avant de céder la scène à Seifeddine Tabbini, un des lauréats de la 20ème édition du festival de la chanson tunisienne dans un subtil hommage au militant tunisien Mohamed Daghbaji, exécuté il y’a cent ans (mars 1924) en interprétant une chanson populaire à sa mémoire « El khamsa Elli Lahgou Bejjorra ».
Parmi les chansons palestiniennes qui se sont fait entendre partout dans le monde et scandant liberté « Ana Batnaffas Horriya » de Julia Botros a été interprétée par le chanteur Anis Letaief.
Dans un message de solidarité avec les enfants palestiniens, et en dépit des distances géographiques, la petite fille Meriem Maalej a ébloui en interprétant la célèbre chanson palestinienne « Aatouna ettoufoula » (A nous l’enfance) avant la montée sur scène de l’invitée d’honneur l’artiste et chanteuse libanaise Oumeima El Khalil qui a interprété sa chanson intergénérationnelle « Asfour tal m chobbek » ; Sur scène, l’artiste a mentionné qu’elle ne s’attendait pas à ce que cette chanson qu’elle avait chanté à l’âge de 12 ans allait devenir une sorte d’hymne national et traduite dans plus d’une langue. Et d’ajouter « ma relation avec la Tunisie ne date pas d’aujourd’hui » faisant référence à ses participations à plusieurs festivals internationaux. Oumeima El Khalil a exprimé sa grande joie de faire partie de cette édition qui place la Palestine au cœur de sa conception.
Ahmed Rebai, un des premiers lauréats de la 20ème édition du Festival de la chanson tunisienne a par la suite présenté « yawman ma » de Julia Botros et Marouane Ali s’est produit pour « Ana dammi falestini » .
Après le virtuose Sofiene Zaidi et l’hommage à la mémoire du militant Manoubi Jarjar à travers une chanson puisée dans la mémoire populaire, la soirée prend fin avec l’opérette « le rêve arabe » dans un message d’espoir pour la délivrance de la Palestine et de tous ceux qui portent la cause dans le cœur et dans l’esprit.
Communiqué