La Corée du Sud dit adieu à la viande de chien

La Corée du Sud a franchi une étape historique vers la fin d’une tradition culinaire controversée: la consommation de viande de chien. Le Parlement sud-coréen a adopté, mardi, une loi interdisant l’élevage, l’abattage, la distribution et la vente de viande de chien à partir de 2027. Ceux qui enfreindront la loi risqueront des peines de prison ou des amendes pouvant atteindre 30 millions de won (environ 22 800 euros).

La viande de chien est un mets apprécié par certains Sud-Coréens depuis des siècles, notamment pendant les jours les plus chauds de l’été, où elle est censée augmenter l’énergie et la vitalité. Selon les estimations, environ un million de chiens sont consommés chaque année dans le pays. Toutefois, cette pratique est de plus en plus rejetée par la jeune génération, qui considère les chiens comme des animaux de compagnie et non comme de la nourriture. Des enquêtes récentes ont montré que la majorité des Sud-Coréens ne mangent plus de viande de chien.

La nouvelle loi a été saluée par les défenseurs des droits des animaux, qui dénoncent depuis longtemps les conditions cruelles dans lesquelles les chiens sont élevés et abattus pour la consommation humaine. Certains chiens sont électrocutés, pendus ou battus à mort, selon les témoignages des militants. La loi vise également à protéger la santé publique, car la viande de chien peut être porteuse de maladies infectieuses telles que la rage ou la leptospirose.

La loi a toutefois suscité l’opposition des éleveurs et des commerçants de viande de chien, qui craignent de perdre leur source de revenus et leur mode de vie. Certains d’entre eux ont manifesté devant le Parlement, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: « Dans la nourriture, la différence est un plaisir » ou « Respectez le droit de choisir ce que nous mangeons ». Ils demandent au gouvernement de leur accorder une compensation financière et de les aider à se reconvertir dans d’autres activités.

La loi devra encore être approuvée par le Conseil des ministres et signée par le président Yun Suk Yul, mais ces étapes sont considérées comme une formalité, car le gouvernement soutient l’interdiction. La Corée du Sud deviendra ainsi le premier pays d’Asie à interdire la consommation de viande de chien, rejoignant ainsi d’autres pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France ou l’Australie. La loi pourrait également avoir un impact sur d’autres pays asiatiques où la viande de chien est consommée, tels que la Chine, le Vietnam ou la Corée du Nord.

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