Un virus mutant 100% mortel chez les souris inquiète les scientifiques
Des chercheurs chinois ont créé en laboratoire une souche mutée du coronavirus qui tue toutes les souris infectées en moins de dix jours. Le virus, nommé GX_P2V, est dérivé d’un virus découvert chez les pangolins, des animaux soupçonnés d’avoir joué un rôle dans l’origine de la pandémie de COVID-19.
L’étude, publiée dans la revue Virologica Sinica, a utilisé des souris génétiquement modifiées pour avoir des récepteurs ACE2 similaires à ceux des humains, les rendant plus sensibles au virus. Les chercheurs ont constaté que le virus GX_P2V se répliquait rapidement dans les organes des souris, notamment les poumons, les os, les yeux, la trachée et le cerveau, provoquant des symptômes graves tels que la perte de poids, la courbure du dos, la léthargie et le blanchiment des yeux.
Les auteurs de l’étude affirment que leur objectif était de comprendre les mécanismes pathogènes des virus liés au SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19, et de fournir un modèle animal pour le développement de vaccins et de traitements. Ils soulignent également le risque potentiel de transmission du virus GX_P2V aux humains, bien qu’ils n’aient pas testé cette hypothèse.
L’étude a suscité des critiques de la part de certains experts, qui ont remis en question son intérêt scientifique et son éthique. François Balloux, directeur de l’Institut de génétique de l’University College London, a qualifié la recherche de « horrible et inutile du point de vue scientifique ». Il a ajouté qu’il ne voyait pas ce que l’on pouvait apprendre en infectant des souris avec un virus aléatoire, et qu’il craignait les conséquences d’une éventuelle fuite du laboratoire. Richard Ebright, professeur de chimie et de biologie chimique à l’université Rutgers, a approuvé les inquiétudes de Balloux en un mot : « D’accord ».
L’origine du COVID-19 reste incertaine, malgré les efforts des agences de renseignement et des organisations internationales pour enquêter sur le sujet. Certains ont émis l’hypothèse que le virus aurait pu s’échapper du laboratoire de Wuhan, en Chine, où des recherches sur les coronavirus sont menées. Le gouvernement chinois a nié cette possibilité et a accusé d’autres pays d’être à l’origine de la pandémie.