Les montres intelligentes qui mesurent le sucre dans le sang sont-elles fiables ?

La FDA met en garde contre l’utilisation de ces dispositifs non autorisés qui peuvent mettre en danger la santé des diabétiques.

Partager

Le marché des applications électroniques de santé est en pleine expansion. Parmi les nombreux services proposés, certains affirment pouvoir mesurer le taux de sucre dans le sang sans avoir besoin de se piquer le doigt. Il s’agit de montres ou de bagues intelligentes qui se connectent au smartphone et qui analysent les variations de couleur de la peau ou les ondes électromagnétiques.

Ces dispositifs sont-ils vraiment efficaces et fiables ? La réponse est non, selon la Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux. Dans un communiqué publié le 21 février 2024, la FDA a averti les consommateurs de ne pas utiliser ces appareils non autorisés, quel que soit le fabricant ou la marque.

La FDA a expliqué qu’elle n’avait ni autorisé, ni approuvé, ni accepté aucune montre ou bague intelligente destinée à mesurer ou à estimer la glycémie par elle-même, et qu’elle n’avait pas évalué leur sécurité ou leur efficacité. Elle a souligné que ces appareils sont différents des applications de montres intelligentes qui affichent les données provenant des dispositifs de mesure de la glycémie approuvés par la FDA et qui percent la peau.

La FDA a affirmé que les lectures imprécises du taux de sucre dans le sang pouvaient entraîner des erreurs dans la gestion de la maladie, y compris la prise d’une dose inappropriée d’insuline ou d’autres médicaments qui font baisser rapidement le taux de sucre. Elle a également rappelé que les personnes atteintes de diabète devaient consulter régulièrement leur médecin et suivre les recommandations de leur équipe de soins.

Le marché des applications électroniques de santé est très diversifié et comprend des services allant du suivi du rythme cardiaque à la prédiction de la possibilité de nouvelles rechutes chez les patients atteints de cancer, ou à la mesure de divers paramètres médicaux avec ou sans l’utilisation d’accessoires connectés à Internet. Selon Nicolas Baguès, médecin anesthésiste-réanimateur et fondateur de la plateforme « Statilia » qui permet le suivi des patients souffrant d’insuffisance cardiaque, il existe « beaucoup d’applications qui permettent de suivre le rythme cardiaque ». Il dit à l’AFP lors d’une interview en 2022 : « Il suffit de mettre le doigt sur l’appareil photo du téléphone pour détecter les battements du cœur en fonction du changement de couleur ».

Si cette technologie a prouvé une « bonne efficacité », il est difficile de savoir si c’est le cas pour d’autres applications, selon Baguès qui dit que certaines applications sont « totalement inutiles », et que « la tâche difficile est de les identifier et de distinguer les applications sérieuses des autres ». Il met en garde contre le fait que de nombreuses applications lancent des promesses qui ne reposent sur aucune base scientifique, soulignant que la majorité des applications téléphoniques destinées au grand public n’ont pas prouvé leur efficacité dans ce domaine

Partager
error: Content is protected !!