Décès de Frédéric Mitterrand : Un Hommage à l’Amour Franco-Tunisien

Le monde culturel franco-tunisien est en deuil. Frédéric Mitterrand, figure emblématique du 7e art et fervent amoureux de la Tunisie, nous a quittés le jeudi 21 mars. Parisien de naissance, Mitterrand était un homme de culture, un pont entre deux nations, deux passions.

Diplômé de Sciences Po, il a consacré sa vie au cinéma, cette ville-lumière où chaque jour, un nombre incalculable de films sont projetés. Sa carrière est jalonnée de succès divers : animateur de l’émission Étoiles et toiles, réalisateur de films tels que Lettres d’amour en Somalie et Madame Butterfly, et producteur de Avril brisé. Il a même investi dans le cinéma parisien, malgré des pertes financières conséquentes.

Mais c’est son rôle au sein du ministère de la Culture, hérité d’André Malraux et sous l’égide de Nicolas Sarkozy, qui a marqué les esprits. Il a su naviguer avec aisance dans les eaux tumultueuses de la culture, de la politique et des mondanités parisiennes.

Cependant, son cœur battait pour un autre rivage, celui de la Tunisie. En 1995, il obtient la nationalité tunisienne, un geste symbolique fort de la part de Ben Ali. Mitterrand a toujours exprimé son amour pour la Tunisie, un amour qui a pris racine dès son enfance, lors de ses premiers voyages à Hammamet avec sa mère.

Sa maison à Hammamet, un havre de paix sur les remparts de la Médina, était un lieu de rencontre pour artistes et politiques, un symbole de l’union culturelle franco-tunisienne. Mitterrand a toujours été un pilier des délégations françaises en Tunisie, contribuant à des projets tels que le sommet de l’Union pour la Méditerranée et soutenant la démocratie naissante sous le président Béji Caïd Essebsi.

Il a dirigé le Fonds Sud, promouvant la diversité cinématographique mondiale, et a passé le flambeau à la productrice tunisienne Dora Bouchoucha. Sa vision de la Tunisie était celle d’un pays de solidarité et de chaleur humaine, une terre qu’il a explorée de fond en comble, seul, à bord des louages, ces taxis collectifs bon marché.

Frédéric Mitterrand a non seulement adopté la Tunisie comme sa seconde patrie, mais il a également adopté deux Tunisiens, Saïd et Jihed, témoignant de son engagement familial et culturel envers ce pays qu’il chérissait tant.

Aujourd’hui, nous rendons hommage à cet homme qui a su tisser des liens indéfectibles entre la France et la Tunisie, entre la culture et l’humanité. Frédéric Mitterrand, ou « Frédo le Tunisien », laisse derrière lui un héritage d’amour et de dévouement pour ces deux nations qui ont façonné son identité et sa vie.


« La Tunisie, c’est une partie de mon âme » – Frédéric Mitterrand

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