Le trompettiste Ibrahim Maalouf fait ses premiers pas de comédien

Dans l’enceinte intimiste du 13e Art à Paris, une scène inhabituelle se déroule : Ibrahim Maalouf, le trompettiste de renom, se tient non pas avec sa trompette à la main, mais avec un script. Il n’est pas là pour un concert, mais pour une représentation théâtrale qui marque ses débuts en tant que comédien.

Maalouf, connu pour ses mélodies envoûtantes et ses collaborations éclectiques, embrasse un nouveau défi artistique. La pièce, qui prône la laïcité, est une prise de risque pour l’artiste franco-libanais, mais aussi un pari sur sa capacité à captiver le public autrement qu’avec ses notes musicales.

La pièce, inspirée par les textes du romancier Kamel Daoud et mise en scène par Denise Chalem, est une conversation entre deux hommes de mondes différents : un musicien à Paris et un écrivain à Oran. Ils discutent de sujets aussi variés que la religion, la culture, et la condition féminine, dans un monde encore secoué par la pandémie de covid.

Le titre, « Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute », peut prêter à confusion, mais il ne s’agit pas d’une ode à l’ivresse. Au contraire, c’est l’éloge d’une amitié profonde et d’un dialogue ouvert entre deux hommes résolument laïcs et opposés à tout extrémisme.

Face à Thibault de Montalembert, Maalouf ne se contente pas de jouer quelques notes ; il se mesure à la puissance des mots. Et selon les échos du public, le pari est réussi. L’artiste, habitué à exprimer des émotions sans paroles, trouve dans le verbe une nouvelle forme d’expression, tout aussi puissante et évocatrice.

La pièce est à l’affiche jusqu’au 31 mars, offrant aux parisiens et aux visiteurs une occasion unique de voir Maalouf sous un jour nouveau.

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