Une star d’Instagram accusée d’escroquerie pour un gâteau de Noël
Chiara Ferragni, l’une des influenceuses les plus suivies au monde sur Instagram, est soupçonnée d’avoir trompé ses fans dans une opération de vente caritative d’un gâteau de Noël italien, le pandoro. Elle risque une peine de prison pour escroquerie aggravée.
Un parrainage controversé
Tout commence en novembre 2022, lorsque Chiara Ferragni, qui compte près de 30 millions d’abonnés sur le réseau social, annonce qu’elle a parrainé une marque de gâteaux « Balocco » qui propose une édition spéciale du pandoro, un gâteau moelleux et sucré typique des fêtes de fin d’année en Italie. Elle affirme alors qu’une partie des bénéfices sera reversée à un hôpital de Turin qui soigne des enfants atteints d’un cancer des os.
L’opération est un succès : les gâteaux, emballés dans un papier rose, la couleur fétiche de l’influenceuse, se vendent comme des petits pains. Selon l’autorité de la concurrence italienne, les ventes auraient rapporté plus d’un million d’euros aux entreprises appartenant à Chiara Ferragni, qui possède sa propre marque de mode et de cosmétiques.
Une enquête pour escroquerie
Mais le pot aux roses est vite découvert : la société Balocco n’a fait qu’un don de 50 000 euros à l’hôpital, avant même le début de la campagne de vente. Les consommateurs ont donc été induits en erreur sur la finalité caritative de leur achat. L’autorité de la concurrence inflige alors une amende de 1,4 million d’euros à Chiara Ferragni et à Balocco pour publicité mensongère.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là : le parquet de Milan ouvre une enquête pour escroquerie aggravée, un délit passible de six ans de prison. Chiara Ferragni est officiellement citée comme suspecte, ainsi que son mari, le rappeur Fedez, et le patron de Balocco. Selon le procureur, ils auraient « abusé de la bonne foi des consommateurs, en exploitant leur sensibilité à une cause sociale, pour les inciter à acheter un produit dont une partie du prix était censée être destinée à une œuvre de bienfaisance ».
Une défense fragilisée
Face au scandale, Chiara Ferragni se défend en affirmant qu’elle a toujours agi de bonne foi et qu’elle ignorait les modalités du don de Balocco. Elle reconnaît toutefois avoir commis une « erreur de communication » en liant une activité commerciale à une œuvre caritative. Elle promet de faire un don d’un million d’euros à l’hôpital, en plus des 100 000 euros qu’elle avait déjà versés en décembre.
Mais sa défense est fragilisée par les révélations de la presse italienne, qui rapporte que Chiara Ferragni aurait touché une commission de 20% sur chaque gâteau vendu, soit environ 200 000 euros. De plus, elle aurait demandé à Balocco de ne pas divulguer le montant du don à l’hôpital, pour éviter que ses fans ne se sentent « arnaqués ».
Le scandale a également des répercussions sur l’image de l’influenceuse, qui voit certains de ses partenaires commerciaux se désolidariser d’elle. Coca Cola aurait annulé une publicité avec elle, tandis que Safilo, un fabricant de lunettes, aurait rompu son contrat. Chiara Ferragni, qui a bâti son empire sur sa crédibilité et sa proximité avec son public, pourrait avoir du mal à restaurer sa réputation.